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Commissariat de Roncq: le maire craint une fermeture

En 2008, Roncq a dépensé 320 000 € et Linselles 80 000 pour un nouveau commissariat. Aujourd’hui, ce bâtiment n’est presque plus utilisé et les maires craignent à court terme une fermeture.

Prise d’armes pour 72 policiers, local de garde à vue, parking sécurisé pour trois véhicules, présence 24h/24h sans accueil la nuit mais avec la possibilité de déclencher une patrouille, 16 bureaux… la victoire était belle pour Vincent Ledoux, le maire de Roncq, quand à la faveur d’une réorganisation des forces de polices sur le territoire tourquennois, il avait obtenu un tel commissariat.

Véritable démantèlement

Aujourd’hui, sa colère, partagée par Jacques Rémory, maire de Linselles, s’affiche au grand jour : « nous assistons à un véritable démantèlement. Il n’y a plus de présence la nuit, les policiers ne prennent plus leurs armes, on ne voit plus de voitures et, à l’intérieur, il doit y avoir deux ou trois personnes. » Et dernière nouvelle, « la brigade canine, pour laquelle la ville avait investi 50 000 € pour un chenil, part à Roubaix ».

À Linselles, le bureau de police a fermé, le maire a aménagé un bureau dans la mairie pour un passage de policiers deux fois par semaine. Mais aujourd’hui, il n’y a plus rien : « Or, la délinquance augmente, moins fortement qu’à Roncq, mais quand même », insiste Jaques Rémory.

Mais je ne sais pas quoi leur dire

« Quand j’étais candidat aux municipal de 2001, je n’entendais pratiquement pas parler d’insécurité, se souvient Vincent Ledoux. Là, pas un jour ne passe sans qu’il y ait un vol, une agression. Et c’est le maire qui va voir les gens. Mais je ne sais pas quoi leur dire. L’État nous laisse nous débrouiller alors qu’il lui revient de protéger les populations. » Vincent Ledoux insiste sur le fait que ce nouveau commissariat avait été décidé en concertation avec la direction départementale de la sécurité publique pour améliorer la qualité des services de police : « À peine cinq années après, on revient là-dessus, je ne comprends pas le cap. Comment sont prises les décisions puisque de toute façon nous ne sommes absolument pas écoutés ? ».

Tour de table

Les deux maires insistent sur les bonnes relations avec le commissaire divisionnaire : « Quand nous le joignons, il répond très rapidement. Il est à l’écoute mais il fait avec les moyens du bord, ce n’est pas de sa faute. » Un courrier de trois pages a été envoyé le 10 octobre au ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, pour rappeler les dépenses engagées en 2008 et demander « un tour de table des différentes autorités concernées, de sorte à dégager de la lisibilité de long terme quant à l’organisation de la police sur le secteur tourquennois. »

Ce qui inquiète les élus roncquois et linsellois se trouve à Tourcoing. S’il est aujourd’hui acté qu’un nouveau commissariat serait construit, on ignore les conséquences pour les autres villes : « Si on me dit que tout doit être regroupé à Tourcoing car ce sera plus efficace avec plus de patrouilles dans notre secteur, je dis d’accord », déclare Vincent Ledoux. La réponse du ministère est arrivée le 31 octobre : « vous serez tenu informé de la suite… » Quelques mots qui n’ont pas franchement calmé la colère des deux maires.