LU POUR VOUS:Lille : excédé par les rodéos, il tire un coup de feu en l'air

Les rodéos de deux-roues ou quads sont décidément au cœur de l’actualité. La problématique revient chaque année dès qu’il fait beau. Cet été, elle prend un tour aigu.

Face à ces comportements dangereux et bruyants, de nombreux riverains sont exaspérés dans les quartiers concernés de la métropole. Le ras-le-bol dégénère parfois. C’est ce qu’il s’est passé mercredi soir à Lille, rue Jean-Zay dans le quartier de Moulins.

Vers 22 h, excédé par les gymkhanas au pied de son immeuble, un homme s’énerve au balcon. Puis il descend avec un fusil et tire un coup de feu en l’air ! Un attroupement de jeunes se forme autour de lui. Pour éviter à l’individu d’être tabassé, un voisin le met en lieu sûr. La police intervient et interpelle le tireur présumé, un homme de 63 ans alcoolisé. Dans son appartement, les agents mettent la main sur diverses armes (fusil de chasse, pistolet 22 long rifle) et des cartouches. Le suspect a été placé en garde à vue. Il a été libéré hier, l’enquête se poursuit.

La soirée de mercredi a été agitée ailleurs. Boulevard de Metz, toujours à Lille, un habitant très mobilisé sur le sujet décrit : « C’était épouvantable ! De 16 h 30 à 21 h, des quads, motos ou motocross ont roulé sans arrêt sur la route ou les pelouses. Il y a même eu des allers-retours avec 7 ou 8 engins, ce qui est rare. Je me demande s’ils n’ont pas voulu montrer que c’est eux les plus forts… »

Ce riverain fait notamment référence aux opérations de police contre les rodéos menées boulevard de Metz lors des deux derniers week-ends. Limités par l’interdiction des courses-poursuites afin d’éviter tout accident, les policiers cherchent à innover. Les caves d’immeubles ont été fouillées à la recherche d’engins volés et des caméras ont été utilisées afin d’identifier les auteurs de gymkhanas en cas de refus d’obtempérer. « Ce sont des actions louables mais qui ne règlent pas le problème. Il faudrait une initiative continue et plus conséquente », estime l’habitant du boulevard de Metz.

Des opérations similaires ont été effectuées ces dernières semaines à Roubaix et Tourcoing. Les autorités accentuent donc leurs efforts cette année. Interpellé par le maire roubaisien Pierre Dubois, le préfet a tapé du poing sur la table et donné des instructions. À Roubaix, un système de vidéoverbalisation, à l’aide de la vidéosurveillance de la ville, a ainsi été mis en place. Mais le phénomène sera difficile à juguler.